Page:Argis - Sodome, 1888.djvu/222

Cette page a été validée par deux contributeurs.
206
SODOME.

tation de la pensée. La haute science, il l’avait puisée dans les ouvrages les plus anciens et dans les documents du moyen âge. Il la retrouva encore dans l’Enfer du Dante et dans Rabelais. Une page surtout du Pantagruel l’avait frappé : cette congélation de paroles dans l’air était sans doute le symbole de la lumière astrale des cabalistes modernes dans laquelle sont écrites toutes les pensées humaines, lisibles seulement pour quelques élus. Quant aux sciences accessoires, leur développement n’était pas complet ; il pouvait espérer les rendre plus précises et moins empiriques et raisonner leurs manifestations. Les signes de la graphologie, par exemple, sont constants et peuvent se vérifier sur les caractères de quelque langue que ce soit. Mais le tâtonnement seul les a révélés. Il voulait saisir les intermédiaires entre ces signes et les pensées qu’ils représentent. Il voulait se rendre un compte exact de l’action des astres sur les lignes de la main et, puisque déjà la chiromancie et la graphologie sont étroitement liées, les réunir à l’astrologie pour former une science unique, une science expérimentale de l’homme, vérification et complément de la grande cabale.

Il retrouva donc, après tant d’orages, un peu de ce calme dont il avait joui à Noirchain, et il