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VII

La vie de Jacques Soran s’arrête ici, par une rémission des faits et des pensées.

Dans cette période, qui dura à peu près la première année de son mariage, son esprit, qui jusque-là avait été torturé sans cesse et bouleversé, resta stationnaire, ou plutôt subit une évolution si lente et si inaperçue qu’elle ne put troubler son bonheur : sa femme était une « femme comme toutes les femmes ». A-t-on dit qu’elle était brune et qu’elle se nommait Berthe Gouvaut ? Plus tard, Soran devait se rappeler ce détail, vaguement : il devait aussi, vaguement, se souvenir qu’elle était très bonne pianiste : il ne lui revint jamais à l’idée qu’elle fût musicienne. Elle aimait également beaucoup les vers ; il n’eût jamais la remembrance qu’elle