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SODOME.

pentez-vous ? » Jacques éclata en sanglots. Sans doute il se repentait, il avouait qu’il avait péché, mais pouvait-il se vanter d’une contrition parfaite, quand plus que jamais maintenant il était amoureux, d’un amour peut-être au-dessus de la nature, pour certains esprits à la vision faussée, mais contre la nature, pour les consciences saines, honteux enfin et inavouable. Certes, le problème était grave et il eût été insoluble pour un directeur ordinaire usant des seules ressources puisées dans les Diaconales et dans les Manuels. La théologie, comprise étroitement, eût été impuissante, son secours inefficace. Les mœchialogies qui n’abordent qu’en tremblant et à grand renfort de latin, certains péchés dits contre nature, étaient muettes sur l’état habituel de péché dans lequel vivait Soran en ce moment : avec leurs distinctions subtiles, leurs analyses vaines elles disaient seulement ce que le prêtre le plus vulgaire devine facilement. Ce sont de longs chapitres sur des fornications toutes matérielles, sur des onanismes peu intéressants ; on trouve là des dissertations plates et terre à terre sur les commerces prohibés dans les unions même légitimes ; ce sont encore des divisions et des subdivisions puériles ; des différences entre la sodomie parfaite et la sodomie imparfaite,