Page:Argis - Sodome, 1888.djvu/116

Cette page a été validée par deux contributeurs.
100
SODOME.

tiquante où il pensa trouver la consolation suprême et la parfaite quiétude.

Et voilà que, maintenant, tout cet échafaudage d’espérance et de foi s’écroulait ; la Providence, le voyant sans doute trop faible pour marcher dans cette voie sainte, lui envoyait le moyen d’en dévier un peu tout en vivant selon la morale et selon la religion. Plus n’était besoin d’un dualisme dangereux en attendant qu’il fût honteux : la synthèse des deux sentiments, l’un si nécessaire, l’autre si doux, ne pouvait-elle se faire maintenant qu’il avait rencontré l’Être, la Femme les réunissant en elle-même ?

Ce n’était pas le bas-bleu académique et ennuyeux, ce n’était pas la femme instruite enfin, c’était un merveilleux mirage où il se reconnaissait lui-même, où il se retrouvait tout entier, résumé de tout ce qu’il avait voulu, femme pour des caresses légitimes, homme pour des épanchements permis : sa vie maintenant se présentait cachant un bonheur intime et montrant aux yeux les plus sévères le spectacle d’une union selon les lois, car il n’y prévoyait pas d’obstacles…

… Ils parlèrent longtemps ainsi, non avec la pédanterie odieuse d’artistes voulant s’étonner, mais avec l’abandon (déjà dans cette première