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SODOME.

La Parisienne d’abord, amusante avec son rire d’oiseau et aussi ses idées d’oiseau très occupée d’elle-même et très occupante, se laissant aimer volontiers pourvu qu’on le sache ou qu’on ne le sache pas, se cachant ou se montrant, mais avant tout rieuse et peu sévère et vous déliant de vos serments à peu près comme elle se débarrasse des siens.

Puis l’Italienne, brune souvent, blonde pour les délicats et les gourmets ; oh ! celle-là est rude et le passe-temps de l’aimer est quelquefois dangereux : ardente et dévote, elle ne pardonne pas et malheur à l’imprudent.

Et l’Anglaise, si belle quand elle est jolie, si vicieuse avec des airs si prudes.

Et la Turque avec un parfum de rareté et de difficulté vaincue, si bien née pour les divans et les sofas, au cœur toujours égal dans un nuage d’opium indifférent et qui soudain meurt d’aimer.

Et l’Indienne. Bête de somme, avec, seulement, l’intelligence du cœur, terrible dans ses haines et dans ses amours, dans son amour plutôt, car peut-elle aimer deux fois, créée pour les nattes et les tapis et les rampements soumis et dévoués.

Et tant d’autres…