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LA RETRAITE.

instruite, la femme plutôt, qui donne la seule impression de science ! Jacques, avec toute sa religion, sa chasteté et son mysticisme, avec toutes ses aspirations à la vie dévote et à la perfection, avec tous ses désirs de foi et de sainteté, avec ses diètes sévères et ses jeûnes austères, Jacques Soran était trop sensuel pour ne pas souffrir en présence d’une femme avant tout instruite.

Celle-ci, et cela surtout le séduisait, était d’abord femme ; femme merveilleuse par l’intelligence et le cœur, ensuite. Avec des cheveux blonds déteignant sur sa chair, une poitrine de statue sobre et pure, des yeux pers de Minerve, mais un visage presque d’enfant, gai et joyeux, c’était bien la femme, l’être attirant et gracieux si tentant, selon la nature, pour l’homme.

Eh quoi ! n’avait-il pas rencontré de femmes pendant ses voyages, ou ce sultan était bien difficile et c’était donc le dépit de n’avoir pu trouver jusqu’à présent « une poitrine de statue sobre et pure, des yeux pers de Minerve, mais un visage presque d’enfant, gai et joyeux » qui l’avait précipité dans la solitude et réduit à la sauvagerie ! n’avait-il pas eu le choix, étant beau et riche dans le merveilleux défilé que toutes les races avaient montré à ce chercheur jamais satisfait :