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Thérèse

tez ſouvent dans cette partie qui a frotté à la colonne de votre lit, ce ſont des beſoins de tempéramment auſſi naturels que ceux de la faim & de la ſoif : il ne faut ni les rechercher, ni les exciter ; mais dès que vous vous en ſentirez vivement preſſée, il n’y a nul inconvenient à vous ſervir de votre main, de votre doigt, pour ſoulager cette partie par le frottement qui lui eſt alors néceſſaire. Je vous défends cependant expreſſement d’introduire votre doigt dans l’intérieur de l’ouverture qui s’y trouve ; il ſuffit, quant à préſent, que vous ſçachiez que cela pourroit vous faire tort un jour dans l’eſprit du mari que vous épouſerez. Au reſte, comme ceci, je vous le répéte, eſt un beſoin que les loix immuables de la nature excitent en nous, c’eſt auſſi des mains de la nature que nous tenons le remede que je vous indique pour ſoulager ce beſoin. Or, comme nous ſommes aſſurés que la loi naturelle eſt d’inſtitution divine, comment oſerions-nous craindre d’offenſer Dieu en ſoulageant nos beſoins par des