Page:Argens - Thérèse philosophe (Enfer-402), 1748.djvu/207

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
29
Philosophe.

un baiſer ſur la parolle, encore cherchoit-il à chifonner avec ſa langue. Un ſecond tracaſſoit groſſierement ſa main dans mes tetons ; & je ſens le viſage du troiſiéme, qui avoit levé ma chemiſe par derriere, appliqué contre mes feſſes tout près du trou mignon, quelque choſe de rude comme du crin, paſſé entre mes cuiſſes, me farfouilloit le quartier de devant ; j’y porte la main : qu’eſt-ce que je ſaiſis ? La barbe du Pere Hilaire, qui, ſe ſentant pris & tiré par le menton, m’applique, pour m’obliger à lâcher priſe, un aſſez vigoureux coup de dent dans une feſſe. J’abandonne en effet la barbe, & un cri perçant que ma douleur m’arrache, en impoſa heureuſement à ces effrénés, & me tira pour un moment de leurs pattes. Je m’aſſis ſur un lit de repos près lequel j’étois ; mais à peine eus-je le temps de m’y reconnoître, que trois inſtrumens énormes ſe trouvent braqués devant moi. Ah ! mes Peres, m’écriai-je, un moment de patience, s’il vous plaît : mettons un peu d’ordre dans ce qui