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Thérèse

& je… Non pas, s’il vous plaît, mon cher Abbé, repliqua à l’inſtant Madame C… il n’en ſera rien, je vous jure ; tout ce que vous m’avez dit, ne peut me tranquiliſer ſur mes craintes ; & je vous procurerois un plaiſir que je ne pourrois pas goûter, cela n’eſt pas juſte. Laiſſez-moi donc faire : je vais mettre ce petit effronté à la raiſon. Eh bien ! pourſuivit-elle, eſ-tu content de mes tetons & de mes cuiſſes ? Les as-tu aſſez baiſés, aſſez maniés ? Pourquoi trouſſer ainſi mes manchettes au-deſſus du coude ? Monſieur aime ſans doute à voir les mouvemens d’un bras nud ? Fais-je bien ? Tu ne dis mot ! Ah ! le coquin ! qu’il a de plaiſirs ?

Il ſe fit un inſtant de ſilence. Puis tout-à -coup j’entendis l’Abbé qui s’écria : ma chere maman, je n’en puis plus ; un peu plus vîte, donne-moi donc ta petite langue, je t’en prie : Ah ! il cou… le !

Juges, mon cher Comte, de l’état où j’étois pendant cette édifiante converſation. J’eſſayai vingt fois de me lever, pour