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Liberté, xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxou la Mort.

armée indigène d’haïti.
Au quartier-général de…… le…… 1804, an 1er
de l’indépendance.
Le gouverneur général,
À tous qu’il appartiendra, salut.

Le citoyen N…… nous ayant manifesté le désir qu’il avait de participer aux bienfaits de notre gouvernement, et désirant, à cet effet, obtenir des lettres de naturalisation ;

Après nous être convaincu de la religion (politique), des mœurs et des vertus civiques du citoyen N……

Serment prêté entre nos mains de renoncer à jamais à la France, de vivre et de mourir sous les lois émanées de notre autorité, de ne jamais rien entreprendre directement ni indirectement contre notre puissance légitime, et de contribuer de toutes ses forces, de tous ses moyens, à la conservation et à la prospérité de l’île d’Haïti dont il devient par ces présentes l’enfant adoptif et le membre intéressé ;

Voulant traiter favorablement ledit exposant ;

Déclarons par ces présentes admettre au nombre des Enfans d’Haïti, le citoyen N…… Voulons et entendons qu’il soit reconnu pour tel et qu’il jouisse, sans acception de couleur, des mêmes droits et prérogatives que les naturels du pays.

En foi de quoi lui avons délivré ces présentes, pour lui servir et valoir à ce que de raison ; et pour notre décision sortir son plein et entier effet dans tous les lieux soumis à notre obéissance.

Donné en notre quartier-général de…… le…… 1804, an 1er de l’indépendance.

Signé : Dessalines[1].


Le mot admettre servit à expliquer les dispositions de l’article 28 de la constitution de 1806 et d’autres qui l’ont suivie. Les seuls Français possédant de pareilles lettres de naturalité, furent reconnus Haïtiens ; il en fut

  1. J’ai copié cet acte d’après une de ces lettres, délivrée au Port-au-Prince le 21 mars 1804, à un Français que j’ai connu, le vertueux docteur Mirambeau.