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de juillet 1791, concernant les rapports du pouvoir municipal et de l’autorité militaire. Ils la terminaient ainsi : « Nous vous prévenons que cette réponse est la dernière communication que nous aurons avec vous, jusqu’à ce que la ville du Port-au-Prince soit parfaitement rentrée dans le devoir. »

Le même jour, 6 avril, la municipalité rendit un arrêté qu’elle fît publier avec la correspondance qu’elle avait entretenue avec les commissaires. Dans cet acte, elle les accusait de troubler l’ordre et la tranquillité publique ; elle les rendait responsables de tous les troubles et malheurs qui surviendraient, en prétendant que les citoyens du Port-au-Prince n’étaient coupables d’aucun crime, etc. Cette publication excita et devait exciter les factieux qui se voyaient plus spécialement menacés par l’autorité nationale. L’effervescence s’accrut.

Le 8, le corps des négocians de la ville fît une longue adresse aux commissaires, où ils étaient encore inculpés et menacés de la responsabilité des événemens qui porteraient dommage au commerce de la métropole et aux cultures.

Le 9, cette adresse reçut une réponse de la part des commissaires civils qui disaient aux négocians : « Nous serons toujours prêts à ouvrir les bras aux citoyens égarés qui rentreront dans le devoir ; mais il faut à tout prix que la loi et la souveraineté nationale soient respectées, et elles le seront. »

Il était évident que la lenteur mise à faire toute attaque, indiquait l’intention des commissaires de laisser aux hommes honnêtes le temps d’essayer de ramener les factieux à la modération ou de les comprimer.

Le 10 avril, la municipalité, chancelante et effrayée,