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chapitre iii.


Polvérel et Ailhaud arrivent à Saint-Marc. — Intrigues de Roi de la Grange, J. B. Decoigne, Savary aîné, Lapointe, etc. — Tentative d’une nouvelle confédération contre-révolutionnaire. — Les deux commissaires vont au Port-au-Prince. — Tactique des colons de cette ville et des paroisses voisines. — Départ d’Ailhaud pour le Sud et son retour en France. — Esprit factieux de Jacmel, de Jérémie et d’autres communes du Sud. — Polvérel se rend aux Cayes. — Il remplace Montesquiou de Fesenzac par Harty. — Il fait attaquer les nègres insurgés campés aux Platons. — Mouvemens séditieux aux Cayes contre Polvérel. — Il retourne dans l’Ouest.


Les commissaires Polvérel et Ailhaud étaient partis du Cap sur la frégate l’Astrée, le 29 octobre 1792 : le 2 novembre, ils arrivèrent à Saint-Marc.

Cette ville avait pour maire, Savary aîné, que Roume a osé comparer à Washington. C’était sans doute un homme de capacité parmi les mulâtres, mais n’ayant ni les lumières de Pinchinat, ni la bonne foi de Bauvais, ni le patriotisme ardent de Rigaud. Né à Saint-Marc, il exerçait beaucoup d’influence sur les hommes de couleur de tout le quartier de l’Artibonite, comme homme d’action, de même que Pinchinat par ses idées politiques. D’accord avec ce dernier, il avait dirigé sa classe pour faire accéder les blancs au concordat du 11 septembre 1791 ; il avait encore aidé Pinchinat à faire consentir les blancs, au traité de paix et d’union conclu