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Isambert, des Odilon Barrot, des Laine de Villévêque, etc., etc., et des plus savans économistes des États-Unis. La voici : — « On demande si les impôts directs et indirects prélevés par l’administration des douanes, font partie des contributions publiques pour la proposition et l’assiette desquelles l’initiative appartient à la Chambre des représentans d’Haïti, aux termes des articles 57 et 153 de la constitution de ce pays ? »

Et cette opinion, ou réponse faite à la question proposée par H. Dumesle à ces personnages, concluait à dire : « que la loi des douanes rentrait dans les attributions de la Chambre. » De là la conséquence : que le Sénat n’avait pas eu raison d’agir comme il avait fait en 1838, par rapport à la loi sur les douanes.

Pour le dire en passant, on reconnaît que H. Dumesle, par sa correspondance, recherchait autant de popularité à l’étranger que dans son pays même. En produisant l’opinion de ces personnages, il fortifiait l’Opposition dont il était le chef évident[1].

Mais la députation de la Chambre, dans son compte-rendu, ayant prêté à Boyer des paroles qu’il n’avait pas dites, à ce qu’il paraît, il fit publier dans le Télégraphe du 8 septembre, un article officiel qui rétablissait la vérité sur l’entretien qu’il avait eu avec cette députation. Et, comme réponse à l’adresse concernant la proposition de candidats pour le sénatoriat, il envoya à la Chambre un message accompagnant une liste de trois candidats, afin qu’elle élût un sénateur en remplacement de Frémont dont les fonctions allaient expirer le 12 octobre suivant. Ce mes-

  1. Et en 1843, on adressa une lettre à M. Isambert, pour lui demander des conseils sur la réorganisation de la République, sur la refonte de sa législation tout entière ; lettre devenue célèbre dans nos annales.