Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 10.djvu/351

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Quand le Président eut reçu les dépêches de ses agents annonçant la ratification des traités par Louis-Philippe, il adressa au Sénat le message suivant, en date du 28 juillet :

« Citoyens sénateurs, conformément à l’article 121 de la constitution, j’ai le plaisir de vous faire part que le dernier sceau a été mis aux arrangemens qui furent conclus en février de cette année, entre la France et la République.

» J’ai reçu des commissaires haitïens en France deux lettres ; l’une à la date du 28 mai, l’autre à celle du 12 juin, par lesquelles ils m’informent que les traités ont été ratifiés le 21 mai par le Roi des Français, et que l’échange des ratifications a eu lieu le 28 dudit mois. Ainsi se trouve accompli l’œuvre de la reconnaissance de la République comme État libre, souverain et indépendant, œuvre qui, depuis vingt-deux ans, était l’objet de la plus vive sollicitude du gouvernement.

" L’accueil que Sa Majesté Louis-Philippe a fait aux envoyés de la République, qui ont été reçus et traités comme les agents diplomatiques des autres nations, et l’ordonnance royale qui prescrit l’exécution des traités conclus avec Haïti, prouvent que la France est vis-à-vis de la République dans une voie de sincérité qui ne peut manquer d’affermir de plus en plus les rapports de bonne intelligence entre les deux pays. C’est à la nation haïtienne à continuer de se rendre digne, par sa loyauté et son respect pour le droit des gens, du rang où elle s’est élevée par son courage et par la pratique des vertus qui distinguent les peuples civilisés.

» J’ai l’honneur, etc.

Signé : Boyer.

Et le même jour, par un acte rendu « au nom de la Ré-