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le texte sans le comprendre, mais il en lisait aussi la traduction... chaldéenne! mille fois plus inintelligible.

L’esprit qui avait dicté la nécessité de lire la traduction du texte ne pouvait échapper au sens commun le plus ordinaire; mais non, Onkelos a interprété la Bible dans la langue usuelle des juifs de son pays et de son époque, et cette traduction devient obligatoire pour les juifs de tous les pays et de toutes les époques ! L’homme n’est pas nécessairement un être parlant, $$$$, certains oiseaux pourraient le lui disputer sous ce rapport, surtout aux sourds-muets, mais il est nécessairement un être pensant. Est-il donc permis de réduire la créature par excellence à la condition du perroquet !

Ces considérations avaient frappé Mendelssohn,Wessely,Fried· laeuder et les nombreux athlètes qui, en Allemagne, vinrent se ranger sous leur bannière. L’hébraîsme fut restauré, la Bible, les livres liturgiques et les chefs-d’œuvre de la littérature rabbini· que traduits en allemand classique, l'enseignement organisé, la lumière répandue à grands flots par un journal spécial et par des publications qui font encore l'admiration du monde savant. Bientôt des sociétés philanthropiques pour l'encouragement des bonnes études s'organisèrent dans tous les centres des populations, des écoles régulières s’ouvrirent sur tous les points, une jeunesse studieuse, qui n’avait encore ses droits civiques qu’en expectative, se prépara d’une manière digne de sa prochaine émancipation, et les ouvrages si savants et d’une recherche si profonde, publiés par les illustres rabbins et docteurs de nos jours prouvent assez que l’espoir de la religion et de la patrie ne sera pas trompé. Pendant que depuis trois quarts de siècle nos coreligionnaires d’outre-Rhin travaillaient ainsi à la culture morale et intellectuelle de toutes les classes de leurs populations respectives, la pédagogie judaïque en France, et surtout dans les provinces de la Lorraine et de l’Alsace, depuis l’époque de l’émancipation jusqu’en 1818, est tombée, s’il est possible, bien au·dessous de ce qu’elle était antérieurement à la Révolution.

Plus de Yeschiboth, plus de bath hamidrasch,les enfants étaient livrés à l'oisiveté la plus alarmante, sans idée de la Divinité, sans notion du juste et de l’injuste.