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Jenturns. 029 tait pas indigne de la chaire d’accorder de publiques félicitations à des actes que cependant la conscience seule peut rémunérer; il s’est heureusement inspiré de son cœur; il a pris conseil de ses plus intimes convictions, il a exprimé ce que l’assistance tout en- tière ressentait; il a, en un mot, dit le secret de tout le monde, et cette tâche, il l’a accomplie avec un bqnheur d’expressiaons et une onction qui ne sfétaient peut-étre jamais manifestées à un si hunt degré dans ses précédents discours , en présence d’une réunion nombreuse et choisie, devant les membres du Gonsistoire et le co- mité consistorial de Paris, venu en corps à cette solennité, devant des membres d’autres cultes et des ministres de religions difé- rentes, devant plusieurs membres de l’lnstitut; il a énuméré ra- pidement, outre les devoirs réciproques des époux, les circon- stances particulières qui, dans les deux unions, et surtout dans l’tme d’elles, émouvaient si fortement son cœur et charmaient si vivement sa raison : sa parole était alors profondément sympa- thique, ses accents ont été parfois hardis dans le sens de la jus- tice et de la vérité; bien des yeux se sont mouillés de larmes à certains passages de cette allocution, qui ne méritait point de passer comme tant d’autres, mais qui doit être soustraite à l’ou· bii, comme tout ce qui est noble, éloquent, élevé. Nous croyons que la lecture de ce discours n’afl’aiblira pas le plaisir qu’0n a éprouvé en l'entendant prononcer dans le temple de Paris. Quand on s’attache aux mouvements oratoires, à l’éclat du style et des tigures pour enchanter et enlever les cœurs, on a moins de suc- cès dans le silence du cabinet que dans les sacrés parvis. Quand on ne veut être éloquent que par l"expression de la vérité et par les inspirations spontanées d u cœur, on possède en tout moment et en toute situation le secret des âmes, et, malgré la diversité du théâtre, on retrouve, quels que soient ceux à qui on s’adresse, des sentiments identiques et un égal tribut d’hommages mérités : puisse la modestie de M. Isidor nouspardonner ces éloges, bien superflus dailleurs, puisque lelecteur va juger parlui-même! G. Hnssz.