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482 sncntvns · qui nous semble convenir tout à fait au monument; les deux es- caliers accusés franchement et d’une heureuse proportion, enfin le couronnement terminé par les tables de la loi, tout donne à cette façade un caractère religieux et grave qui nous semble mer- veilleusement convenir au culte israélite.· Ceci n"est pas une église ni une mosquée, ceci est bien le temple de Jehovah :pour·- quoi ne nous est-il pas permis de le mieux voir‘!_ Traversons rapidement l’atrium; nous voici dans le tem ple. Ici plus que jamais nous devons user d’une extrême réserve. Nous sommes en présence "d’une œuvre inachevée, la construction seule est devant nous, la décoration est à faire, nous voyons l’édi- tice en déshabillé. Pourtant la première impression est satisfai.· sante. Il y adans Pensemble de l`édifice un caractère de force et de légèreté, l’ordonnance a de la fermeté, des la tenue, s’il nous est permis de nous exprimer ainsi; le mo nument paraît plus grand qu’il n'est en effet, c’est dire que les proportion s en sont bonnes. —— Nous devons d’abord féliciter M. Thierry d’avoir adopté l’emploi du fer comme base de la construction. On a_ dit souvent déjà que l’architecture du x1x° siècle serait pour les âges futurs sans caractère particulier; c’est une erreur. On oublie, en disant cela, qu`aucune époque n`a eu à ses propres yeux de caractère particulier, chaque siècle n’a été qu’une modi- iication, un perfectionnement du précédent, et la transition lente, comme toutes les choses de ce monde, n’a pu être sensible que longtemps après; il en sera de même du xtxr siècle, mais il aura plus facilement que les autres un caractère sà lui, précisément parl’emploi du fer presqu’inusité jusqu‘ici. ` M. Thierry a donc parfaitement compris son époque et les avantages qu’elle lui olïrait en employant partout le fer. Peut-être pourrait-on regretter qu"il n’ait pas osé aborder plus nettement la question en laissant le fer uu peu plus apparent ou tout au moins en faisant participer de sa légèreté la maçonnerie dont il a cru devoir l‘envelopper dans la majeure partie du monu- ment. —-Mais, il faut le dire aussi, c’était déjà beaucoup de l’em- ployer ainsi pour la première fois dans un temple, et peut-être, en agissant comme nous le disons ici, l’artiste se fût-il attiré de la part de beaucoup de personnes le reproche de tém érité.