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|'l0 ARCHIVES bres de la commune, c’est-à-dire qu’ils participeraient à tous les priviléges de cet établissement (1). ` Il est à présumer que les Juifs, contents de leur nouvel état, et d’ailleurs surveillés par les officiers des princes et des commu- nes, se conduisirent, dans ce siècle, avec toutes les précautions qu’exigeaient leurs malheurs passés; mais s’étant fait dans le royaume un reflux des Juifs d’Angleterre et de Gasgogne, vers Pan 1290, ainsi qu’on l’apprend d’une ordonnance de Philippe le Bel, les plaintes se renouvelèrent contre eux, au point qu’on fut obligé de les expulser, ce qui fut fait dans un parlement tenu à la Chandeleur de cette année. Ce ne fut, à la vérité, que pour un temps fort court, après quoi on les rappela. On leur permit le commerce, on les admit dans le maniement des finances; m ais leurs injustices se multipliant de jour à autre, et l`orage qui grondait sur leur tête ayant éclaté au commencement du xtvc siècle, leur situation devint si accablante, que Robert ll, duc de Bourgogne, crut devoir, principalement par humanité, s'il'n‘était mieux conseillé d’ailleu-rs, leur assurer une retraite dans ses Etats, en témoignant qu’il voulait qu"i ls y demeurassent, à condition néanmoins qu’ils vendraient loyalement, sans usure, qu’ils vivraient de leur travail et qu’on ne serait pas contraint de leur payer les dettes on il y aurait usure. Les volontés de ce prince bienfaisant furent consignées dans un premier codicile de l‘an 1502. (Voyez Hist. de Bourg., tom. II, preuv., fol. 115.) _ On agissait bien différemment pour lor s à la cour de France. Philippe le Bel renouvela, en 1504, l’ordonnance du roi saint Louis, de l’an 1269, contre les usures et les prêts usuraires des juifs, pour être observée partout etmême dans les États du duc de Bourgogne, en sorte qu’on ne pût contraindre aucun débiteur à leur payer des créances usuraires. Allant plus loin, il fit vendre leurs biens immeubles en 1506, et les chassa du royaume en 1508. · Ainsi le duc Robert ll, obligé de se conformer à la politique du monarque, n’eut que le mérite d’une compassion dictée par des sentiments d’l1umanité. (Voyez Ordonn. du Louvre.) Tous les el'fets des juifs de Dijon, saisis et inventoriés en 1506, furent vendus sous les successeurs du duc Robert, à l’exception d’une partie de leur cimetière que le duc Eudes IV donna, en 1558, à l’abbaye de la Bussière, pour lui tenir lieu d’une somme de 100 livres que Robert Il lui avait Iéguée pour son anniversaire, et d’une autre de 58 livres que la duchesse Agnès et la princesse (1) Hugo, du: Burgundlœa. Dedi et concesst mttjori et scabinis Dlvlonls Judœou mens Dlvlonemcs, et volo quod stnt de communia (Pérard, fol. 341.)