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tut nuntns pauvrets dont je tis naturellement partie, n’était pu, comite vous voyez, très à envier, surtout quand vous saurez que la plu-à prt d’¤utre nous étaient souvent dans cette attitude depuis des heures entières et souvent aussi avaient achevé leur diner dans la salle mème, afin de ne pas manquer le spectacle, _` ‘ Néanmoins pour nous faire oublier toutes ces tribulations, il suffisait qu’une petite sonnette suspendue dans les coulisses üt entendre son bruit strident et criard. Cette petite sonnette faisant l’ot`tice des trois coups classiques de nos théâtres parisiens au- nonçait que le spectacle allait commencer. Avec quelle impa- tience alors nous attendions le lever du rideau! · Comme nous étions là, immobiles, la respiration en arrêt, le eou tendu, le regard fixe, avec quel intérêt nous suivions le dé- veloppement de ces naïves intrigues t Comme nous admirious li marche solennellement raide de ces pantinsl Comme nous écou- tions les tirades savamment empoulées de ces personnages de bois, à la voix tantôt grave, tantôt nazillarde, tantôt en fausset selon Pintonation que maître Rodolphe et sa comparse se plai- saient à leur communiquer! Mais il arrivait un moment où notre attention redoublait; que dis-je ? où notre âme tout entière se réfugiait dans nos oreilles et nos veux; ce moment solennel était celui où arrivait sur la scène, précédé d’un formidable amas d• jurements mêlés à quelque chanson graveleuse, où arrivait disje, le corps penché en avant et presque plié en deux, les bras pen- dants, la tète malicieusement inclinée, clignant de l’œil, claquant des dents, le principal personnage de la pièce—,` le personnage chargé de représenter comme qui dirait l'élément comique, Pâme, le héros de tous ces spectacles, Hansvvurst (I), puisqu‘il faut l’appeler par son nom. u ` . Polus à Athènes , (Esopus et Roscius , â Rome , Ifland à Berlin, Garrick en Angleterre, Talma à Paris, sur ces diverses et brillantes scènes où ils venaient étaler toutes les resources de leur génie tragique ou comique, wétaientcertainement pas atten- dus avec plus d’impatience ni applaudis avec plusde frénésie que (1) Jean Saucisse, personnagg célèbre de l’aneien théâtre de Vienne. Voir Lansing. Dramaturgie de Ham urg.