rmunrm. · M1 De Pétsblissement des Juifs en deçà des Pyrénées. Suite et fis L’invasion des barbares et l’agonie de Rome couvrent l ’Italie et le monde de ténèbres et de sang; l’individualité des Juifs dis-" parait un instant, et les historiens ne les retrouvent que dans l’Italie du moyen âge, trésoriers du pape et banquiers des répu- bliques naissantes. En Allemagne, les nombreuses divisions politiques, les évéchés, les électorats, les villes libres ont leurs lois particulières que les juifs subissent. En Espagne, tantôt sou- mis aux évêques visigoths, tantôt asservis par les califes, leurs rabbins, au milieu de cette époque d’ignorance et de troubles, é crivent leurs meilleurs ouvrages de médecine et de philosophie. ~ Malgré les routiers, les hommes d’armes, les barons, les chrétiens, les bùchers et les tortures, ils parcourent hardiment l’Europe, vendant leur or, achetant les droits féodaux, fournissant les étof- fes et les meubles précieux, trafiquant partout de toutes choses, pénétrant dans les villes et les bourgades, sans se confondre jamais avec les populations, toujours patients, toujours fermes, toujours industrieux, toujours reconnaissables au type indélébile qui lesa suivis pendant vingt siècles, à travers le monde. Ici commencent les événements qui ont quelque rapport direc t avec Pétablissement des juifs dans cette partie du midi de la France dont nous avons parlé. Chassés de l’Angleterre, tolérés à prix d’or en Espagne, mais accusés à chaque instant de pratiquer la magie, de composer des philtres, d’empoisonner les fontaines, de sacrifier des enfants nouveau-nés, ils sont frappés par un édit de Ferdinand et d’IsabeIle qui les chasse définitivement, en H95, et les rejette en Portugal où Emmanuel les affranchit _ d’un tribut énorme qu"avait exigé d‘eux Don Juan son frère de lait. Mais bientôt Emmanuel voulant s’allier à la famille du roi de Castille, leur expulsion devint une des conditions de cette (I) Voyez ne du 15 juillet, p. 382.
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