408 ‘ ncnnvss lisse, ni qu’elles soient fécoudcs en utiles résultats : elles servent à échaulfer les esprits, non à les convaincre, elles aigrissent les caractères et altèrent tout au plus la sérénité des convictions sans leur en substituer de plus assurées : qn’a produit au xvrs siècle le fameux colloque de Poissy T Dans de pareilles discussions, chaque partie est sûre de n'étrc jamais en défaut de sopbismes. Mais pourquoi, dira-t·on, nier l’ellicacité des discussions publi" ques en religion, quand on les admet en politique et en litté- rature? Parce que la religion étant le fonds intime de l’homme, la conviction en pareille matière ne peut être que spontanée, in- dividuelle, ne peut venir que d’un travail d’élahoration intérieure que la lutte, au lieu de favoriser, gêne. Le judaïsme n’a donc pas besoin de s’engager dans ces sortes de mêlées : qu’il se réforme et qu’il s’épure : qu’il déméle en lui par la raison ce qui est éternel et absolu de ce qui était transitoire et temporaire : c’est là notre prosélytisme à nous: nous ne tenons ni à acheter des âmes à prix d’argent, ni à abasourdir les intelligen- ces à force de citations et d’inductions: que d’autres cherchent à g rossir le chiffre de leurs adhérents nominaux l plus une religion rend les siens meilleurs , plus elle est, non la vérité en soi, mais rapprochée de la vérité : la valeur d’uu culte se mesure à son in- lluence sur les âmes, à son action incessante sur les cœurs et sur les consciences, aux progrès que font ses membres en modération et en honnêteté. C’est là la tâche honorable et pénible que nous travaillons à accomplir dans la mesure de nos forces, c’est dans cet esprit que nous avons fondé et soutenu ce Recueil, c‘est cette conviction qui nous fait oublier les déceptions nombreuses que nous causent souvent ceux qui devraient être les premiers à nous soutenir et à nous encourager : ceux d’entre nos coréligionnaires qui pourraient nous délaisser ou nous méconnaître pour adresser leurs hommages aux défenseurs hypocrites de convictions mercenaires, ceux-là au- ront le remords de n’avoir pas coopéré au bien que nous voulons faire, mais ils auront le regret aussi de nous le voir accomplir sans eux, et de voir durer et prospérer cette tribune du progrès israé- lite que nous avons fondée! i ` ls. Cmnrt.
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