Ml! AUBIN! MÉLANGES. rtsrnun nr cnnrmn. Nos lecteurs ont lu sans doute avec intérêt et avec fruit le re- marquable article de M. L. Wogue, sur les publications conver- sionnistes, inséré dans un de nos derniers numéros (1): mais tous les missionnaires ne sont pas de la trempe du charitable et mo- déré pasteur de Neuchâtel, tous les entrepreneurs de conver- sions ne se croient pas tenus d’apporter, dans Paccomplissement de la tâche fantastique qu’ils se sont im posée, l’esprit de sage to- lérance et de fraternelle conciliation que nous nous sommes plu à signaler en M. Petavel : le plus grand nombre d’entre'eux, se croyant encore au temps des luttes de Luther et de Carlostadt, de Calvin et de Michel Ssrvet, sont animés d’un fanatisme ar- dent, intraitable, d’une ardeur militante et guerroyante plus propre à irriter qu’à convaincre, et propve aussi, faut-il le dire, dans un siècle comme le nôtre, à attirer sur les lèvres des spec- tateurs un sourire d’étonnement, de répulsion, de dédain : jus- qu’ici cependant, les missionnaires anglais avaient le monopole de ces pugilats intellectuels, de ces joùtes théologiques, d`où l’on sort indigné, fatigué, ahuri, plutôt que convaincu : en France, le protestantisme s’était montré peu jaloux de ranimer les controverses religieuses de secte à secte et laissait à la fa- meuse Société de Londres une initiative dont elle s’est toujours montrée digne par l’énergie de ses efforts malheureux; en France, jusqu`ici, c'est le catholicisme seul qui s’était soucié et occupé sérieusement de notre conversion, avec la même ardeur et le même succès que le protestantisme anglican ; et plus d’une fois dans" ces colonnes nous nous sommes élevé contre le zèle exagéré des partisans de l’Uni~vei·s religieuœ : on se rappelle encore l`af- faire du docteur Terquem. (1) Cet article avait été destiné au dernier numéro des Arehzbes. S. C.
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