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366 ncmvxs pour leur préférer du plâtre (1), au grand profit d’entrepreneurs _ peu consciencieux, mais au risque de devoir revenir bientôt au même point : nous ne pouvons nous empêcher de rendre hom-— mage à l’esprit prévoyant de Salomon et de justifier ces Ediles d’avoir agi avec quelque légèreté , persuadés qu’ils devaient ètre qu’en 1818 le temps était propice pour agir ainsi. Plus que nous, nos lecteurs ont le résultat sous les yeux. A peine six lustres sont- ils passés depuis Paccomplissement de ce chef-d’œuvre adminis- tratif, et déjà les fidèles ne peuvent plus se réunir dans un tem- ple bâti pour des siècles, sans avoir à craindre d’en voir crouler les murs et d’étre ensevelis sous ses ruines comme, d’après le Talmud, jadis nos ancêtres avaient été menacés de la chute du mont Sinaï pourle cas où ils n’accepteraient pas la loi. Force est donc de se réfugier ailleurs, et plus que jamais la deuxième par- tie de la sentence de Salomon se vérifie, à savoir qu’il est uu temps pour rassembler des pierres. Cependant, s"il était prouvé que de la nécessité de réunir des masses d’argent pour faire dignement face aux exigences de l’entreprise, ou, comme nous l’avons lu dans l’Ecclésiaste, de la nécessité de ramasser des pierres, devrait résulter, la fu- s ion si longtemps et si vivement désirée par tous les hommes de bien des deux rites aschlœnasi (allemand) et sefardi (por- tugais) pour en constituer le rite sarfati (français), ce résultat serait on ne peut plus important. Nous regretterions pres- que de nous être exprimé tout à l’heure avec tant de légè- reté sur le compte de messieurs les Ediles de 1818 en matière d’cstimation de matériaux de construction, si du peu de solidité de leur œuvre résultait cette fusion des rites si désirable et malheu- reusement encore retardée. Chaque r ite , en désespoir de cause, construit son temple pat·ticulier. Les forces des deux partis seront donc plus que jamais divisées et, par conséquent, diminuées pour chacun d’eux, et le temps de ramasser des pierres n‘est pas encore arrivé dans le sens que nous attachonsàces mots. · Que dire, que faire maintenant? faut-il désespérer _et croire que l’œuvre de la fusion des rites restera indéfiniment sans suc- cès ou d u moins est ajournée pourlongtemps; à moins que, se fai- ` sant concurrence, les deux temples le soient avec une égale fragi- lité, àl`ell`et de hâter l`arrivée d’une époque propice, comme était la nôtre, à la fusion? Nous ne le pensons pas. liien plus, habitués par les événements de notre temps à voir les paradoxes et les impossibilités devenir plus vraisemhlables que les choses réputées indubitables, nous puisons, dans ces circonstances, le ’ (1) V. Exposé des motifs, etc., présentés par L1. Ch. Giraud, ministre, ete., en date du 2 avril dernier. . ·