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L’an dernier, enfin, la société juive de Londres, stimulée par les largesses d’une ardente israélite, miss Cooks, qui mit des sommes considérables à sa disposition, se décida a faire de nouvelles recherches, et sollicita, dans ce but, le concours de l’évêque anglican de Hong-Kong. Les visites pastorales que ce prélat a récemment faites dans les ports du Nord lui fournissaient l’occasion de satisfaire aux désirs de la société juive; il en conféra avec le docteur Medhurst pendant son séjour à Chang-Hai; et il fut convenu avec le révérend sinologue qu’on ferait partir pour Kai-Foung·Fou, à la recherche de la colonie israélite, deux chrétiens chinois dignes de toute confiance, dont l’un avait le grade de bachelier, et l’autre, élevé au collège des Missions, à Batavia, pouvait assez bien lire et écrire l’anglais.

Ce dernier, quoique le plus jeune, fut mis à la tête de l’expédition d’abord, parce que dans plusieurs voyages faits précédemment, pour répandre des religious tracts, il avait donné preuve d’autant d'intelligence que de zèle ; et ensuite, parce qu’ayant l'habitude d’écrire son journal en anglais, le compte rendu de son voyage pourrait être transmis à la libérale miss Cooks, sans être défiguré par la traduction.

Les deux Chinois partirent de Chang-Hai le 15 novembre dernier, dans un bateau de passage qui devait les transporter directement à Tsing-Kiang-Pou, ville située sur le point de jonction du grand Canal et du fleuve Jaune (lat. nord, $3** 33’ long. Est‘de Pékin, 2° 50’). Pour se rendre a cet endroit, on suivit le grand Canal qui passe par les villes de Sou-Tcheou, Tchang-Tcheou et Tchen-Kiang-Fon, traverse le grand Fleuve Bleu, et se dirige au nord par Yang-Tcheou-Fou, Kao-Yeou et Pao-Ing, jusqu’a ce qu’il arrive au Fleuve Jaune.

Ici, nos voyageurs eurent a continuer leur route par terre. Ils louèrent pour cet effet un char a deux mules, et suivirent le cours du fleuve Jaune jusqu’au Lieu de leur destination. Dans cette saison de l'année, les eaux du terrible fleuve sont tellement basses que, sur certains points, on pourrait le traverser a gué dans un char. La berge est partout très-haute; néanmoins, de nombreuses anfractuosités indiquent de fréquent