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chaque lune coïncide toujours avec celui de la lune. Pourtant, d'un autre passage du commencement de la quatrième réponse, il paraît certain que les Falashas regardent la lune pour déterminer la fin et le commencement de leurs lunaisons ; car \oilà comment ils s'y expriment : Le lendemain du jour où l'on ne peut plus voir la lune on observe le jeûne, car le Pentateuque dit : Gardez la lune ou le mois; et que ce jour grossièrement caractérisé ne peut être que celui dans le soir précédent duquel on n'a pas pu voir la lune, qui est, nous l'avons deja vu, un jour de jeûne.

Comment lever cette contradiction, au moins apparente, entre l'examen réel de la lune et les mois lunaires à jours Axes? Il faut que les Falashas aient pour cela quelque méthode que nous ne connaissons pas, comme celle d'intercaler chaque troisième année un jour, en faisant la douzième lunaison de 30 au lieu de 20 jours. Car ce n'est que de trois en trois ans que la différence d'un jour se fait sentir entre la néomenie céleste et celle des Falashas, à cause de l'excédant de 44 minutes que le vrai cours de la lune (29 jours 12 heures 44 minutes ) a sur celui que les Falashas, par leurs lunaisons de 29 et de 30 jours, attribuent à la lune (29 jours 12 heures).

Quant à l'expression tirée du Pentateuque gardez la lune, avee la citation de l'Exode et des Nombres, elle répond aux mots ïnn flX IIOï ? Gardez la lune, de la phrase 3»3Nn Btn flN -\DV ijardez la lunedes épis du Deutéronome (xvi, 1) par lesquels on enjoint l'observance du mois de Nisan appelé mois des épis, dans lequel tombe la Pâque, et qui doit être le premier de l'année, mais dont les Falashas et les anciens juifs paraissent avoir déduit l'ordre général de regarder la lune pour déterminer la fin etle commencement des mois lunaires.

A chaque nouvelle lune, les Falashas font un sacrifice, \oici leurs propres paroles (1). « Moïse ordonne de faire le quirban » ou sacrifice 'de froment avec l'agneau d'un an. et nos prê- » tres font ces deux sacrifices à chaque nouvelle lune et à chaque » grande fête. L'adjonction du vin est ordonnée par Moïse : si » nous en manquons, nous employons la bière. » La conservation des sacrifices est un des traits les plus caractéristiques des Falashas, car ils sont les seuls juifs qui les pratiquent encore. Pourtant, comme les Falashas sont fort pauvres, ils ont abandonné les sacrifices quotidiens du matin et du soir, et le sacrifice additionnel du samedi, et n'ont conservé que celui des grandes fêtes, Y compris le jour de la nouvelle lune. Mais, ce sacrifice même, ils l'ont beaucoup rétréci, et au lieu de deux jeunes taureaux, d'un

(l) Rtponte, f. 19.