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408 ncmvns _ à établir des lois et à prescrire des règles de conduite pour tou- jours, mais que le plus ou moins de stabilité de leurs œuvres devait, comme celle de toute production de l‘esprit humain, dé- pendre des circonstances et des exigences du temps, sans cela ils se seraient bien gardés d’écrire tout, Ilagada comme Halacha, sans distinction. Cette opinion est, d'ail|eurs, partagée par plu- sieurs savants de notre temps qui s`accordent aussi avec M. Luzzato pour accuser Maimanidex d’avoir été le principal, sinon le seul des écrivains de son temps qui _ait plaidé la cause de la stabilité et de l`inl`ail|ibiliIé de la doctrine talmudique, et qui ail établi comme principe de notre croyance l’immobilité de la loi tant orale qu’écrite. Mais quoi qu’il en soit et quelle que puisse être l’opinion qui approche le plus de la vérité, il nous suflit de les ` connaître, et très-probablement la suite de nos recherches nous ramènera encore plus d`une fois vers cette question. Revenons en attendant à l’endroit où nous étions à la lin de notre dernière lettre, et voyons les conséquences immédiates de la rédaction de la Mischna, qui, d'après le système le plus généralement répan- du, serait l'œuvre de Rabbi. Il est rare , comme vous savez , que la succession d'un grand homme soit intégralement recueillie par ses descendants, et plus rarement encore l'est-elle par celui d’eutre eux qui se présente comme héritier universel. Tel fut le cas de la succession de Rabbi, en sa qualité de chef d‘éco|e et de président de l`académie; ces deux dignités se trouvent souvent confondues depuis la suppres- sion d'un sanhedrin régulièrement constitué dans l‘encointe de la ville sacrée; et c’est pourquoi nous nous servirons dorénavant de ces titres indistinctement en accordant les qualifications d’Uni- _ versité ou d‘Académie aux institutions que nous verrons surgir dans plus d'un endroit hors Palestine. -Tandis que le patriar- cat dut échoir à R. Gamaliel, tils aîné de Rabbi, le premier qui t porta le titre de Amara (voy. notre se tième lettre), moins à cause , de son érudition qui n’était que tnéliiocre, que comme issu de , la tribu princière, la présidence de l’Académie fut léguée par p Rabbi à R. Chanina b. Chama, qui cependant ne voulut pas l’ac- i cepter par respect pour R. Aphas, autre disciple de Rabbi plus âgé que lui, ne put non plus occuper la dignité de Chacham ou t vice—président, parce que Rabbi en avait im·esti R. Siméon, le deuxième de ses tlls. L’école a vu alors le singulier exemple d'un homme éminemment érudit éloigné des deux plus hautes dis- t tinctions, et obligé, s’il ne voulait être regardé comme simple p écolier, de se tenir hors de l'enceiute de l’Académie, ce qu’il tit réellement jusqu’à sa mort. L’histoire de l’époque fait encore mention de plusieurs autres disciples et amis de Rabbi, qui se distinguèrent particulièrement; mais il est à regretter qu’0n ne t - Digitized ny Google