Page:Archives israelites 13.djvu/412

Cette page n’a pas encore été corrigée

406 nains résultat de la tradition sous la forme que lui a empreinte Pœuvre de Rabbi, je ne m’arréterai ici qu’auprès de celle de vos remar- ques qui a pour objet la question de savoir si, après tout ce que nous avons dit du fond et de la forme de la llischna, de l’ensem~ ble des matières qui y sont traitées et du plan, si plan il ya, de sa rédaction, nous pouvons établir avec quelque certitude que la Mischna est l‘œuvre d'un seul homme , de Rabbi , qui l’aurait conçue et achevée, ou bien s’il n‘a fait que recueillir et terminer ce qui était commencé avant lui, ou enfin si la première idée étant venue de lui, le travail par lui commencé et considérable- . ment avancé, n’a pourtant été achevé que par ses successeurs. La haute estime qu’on porte à cette œuvre en la mettant de pair avec la loi de Moïse, devrait, dites-vous, être mesurée à Ia part que Rabbi et d’autres docteurs éminents ont pu avoir à sa rédaction et au véritable but qu’ils ont pu se proposer. Je n’hésite pas, mon ami, de contenir que, pendant quelque temps , la solution de cette. question a présenté pour moi une difficulté et une incertitude qu'elle n’avait pas auparavant, lors- que , comme vous et tant d’autres ( je pourrais dire comme la . généralité), je regardais Rabbi, sinon comme le scul, du moins comme le principal rédacteur de la Mischna, de même que Bab Aschi et R. Abina ou Rabina comme les rédacteurs du Talmud de Babylone. Chacune de ces œuvres m'avait toujours semblé un tout complet, et, comme tel, je m‘expliquais le respect dont on Pentourait. Mais, par suite du développement de l’esprit philoso- phique et critique qui, dans ces derniers temps. a pénétré dans les études religieuses, tout aussi bien que dans les connaissances profanes, développement dont nos coreligionnaires, surtout ceux · d’Allemagne et d'ltalie, ne sont pas restés spectateurs indifférents et passifs , on a vu des écrivains aussi érudits que consciencieux, se ivrer à des recherches sur l’histoire et la littérature des temps anciens, et les ouvrages rabbiniques n’ont pas échappé aux in- ) vestigations de leur critique. Je vous ai déjà nommé quelques-uns q de ces hommes de mérite, et il est inutile d'entrer dans beaucoup r de détails par des citations de leurs ouvrages; remarquez seule- , j ment que les deux opinions mentionnées ont leurs défenseurs. v

 Selon l`opinion d'un savant rabbin allemand (I), la loi tradition-
 nelle consignée dans la Mischna et le Talmud avait déjà long-

) temps avant Rabbi cessé d’être loi orale; la défense de l’écrîre ne ) serait qu’une fiction des rabbins postérieurs à cette époque, et la célèbre Hillel et après lui R. Akiba et R. Eliézer auraient écrit , chacun sa Mischna particulière, de même que les autres Tanat‘m' (1) Le rabbin A. Geiyerde Br•sh¤,ù¤|le deuièl• volant dl |0¤î|üIU· sant recueil périodique, Wiuenschaftlichc zeituchrift dcr Juduithm, p. 475. ‘ Digitized ay Google