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ils y ont fait ces changements que l'adoption de la nouvelle doctrine rendait nécessaires.

(1) Réponses, p. 13.

(2) J'ai tiré ces notices sur le Fikare-Yasous .des chrétiens, du missionnaire Gobat, lequel (p. 261) lui donue le nom de Jécra Yasouf, titre qu'il traduit par Amour de Jésus, puisque le mot fékra (dont la vraie prononciation est fekr), écrit avec la lettre qui répond au ק hébreu, signiBe amour et dérive de la raciue giiz afkara amaîrit, dilexit; tandis que fékarô qui signifie explication, exposition et qui s'écrit avec la lettre qui répond au כ hébreu, dérive de la racine giiz faka.a, explieuvit, interpretalus est, identique à l'hébreu רתפ qui a le mame sens, à cause de la transmutation usitée du t et du k (Voyez Gesenii, Thésaurus lingus tiebraicts et chaldet, p. U41, 1189).


La description de Téodoros qu'a faite un Falasha à M. d'Abba- die, et qu'il a rapportée dans sa lettre sur les Falashas (1), est probablement tirée du Fikarë Yasous. Voici cette description: Théodoros, grand roi,- «avec un œil devant et un autre derrière, » et dont chaque regard peut tuer dix mille hommes, régnera » sur la terre, et après lui viendra le Messie. »

Cette dernière expression doit' être rejetée , comme parfaitement contraire à l'énoncé, par les savants Falashas, dans leurs réponses à mes questions. Encore plus contraire à la croyance des Falashas d'après l'opinion de l'un d'eux, rapportée par M. d'Abbadie dans sa lettre, qui prétend que la venue de Jésus accomplit les prophéties de l'Ancien Testament; sans que les Falashas croient à sa divinité (de Jésus). Il est si vrai que les Falashas attendent avec anxiété le Messie ; que l'époque de sa venue est, pour eux, de la plus grande importance. Interrogé explicitement par M. Gobat sur ce point, le Falasha dont nous avons parlé cidessus, répondit : Nous n'en savons rien , les uns disent que le temps est proche, les autres qu'il est encore éloigné ; mais un petit Falasha qui se trouvait présent à la conversation, s'écria : « dans sept ans » (c'était en 1830). Zaga Amlak même, en présence des autres savants Falashas , dans l'adresse qu'il dicta à M. d'Abbadie pourses frères de l'Europe, s'exprime ainsi : " Nous attendons Téodoros; combien d'années reste-t-il jusqu à sa venue? Selon nous, Téodoros viendra en trente années d'ici (1848), qu'en dites-vous (2) ? "

LES ANGES.

Quoique les Falashas ne parlent pas dans leurs réponses des anges, il est certain qu'ils en admettent l'existence.

Nous avons déjà vu que la femme juive de M. Gobat parle de l'archange Michaël, en tant que gardien du temple de Jérusalem. En effet, l'archange Michaël dont il est parlé aussi dans le livre

(1) Journal des Débals, 6 juillet 1S45, 3« p., 4° col.

(2) Réponses, p. 21.