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certain nombre de groupements atomiques de la formule . On sait, d’autre part, que la distillation de l’amidon sous pression réduite fournit un composé de la même formule, la lévoglucosane (Pictet et Sarasin) et que l’on obtient un second isomère, la glucosane, en chauffant le glucose dans le vide (Pictet et Castan).

Il était intéressant de rechercher si la réaction inverse pourrait être réalisée, et s’il serait possible d’obtenir par polymérisation de la glucosane et de la lévoglucosane, qui ont été toutes deux préparées par voie synthétique, des composés se rapprochant par leurs propriétés de l’amidon.

L’expérience a montré que cette polymérisation est des plus aisées ; elle est effectuée déjà par la chaleur (180°), mais elle est considérablement facilitée par certains catalyseurs, tels que le platine et le chlorure de zinc. Elle est, de plus, fortement influencée par la pression. Ainsi la glucosane, chauffée à 130° avec une trace de chlorure de zinc, se convertit dans le vide en diglucosane , à la pression atmosphérique en tétraglucosane (A. et J. Pictet). La lévoglucosane fournit dans le vide un dimère, à la pression ordinaire un tétramère, sous une pression de 5 atm un hexamère (Pictet et Ross). Il est probable qu’à des pressions supérieures on pourra obtenir des polymères plus avancés encore et qui seront des dextrines.

Le pouvoir rotatoire de tous ces corps augmente avec le degré de polymérisation, et cela d’une façon régulière, de sorte que l’on peut, connaissant le pouvoir rotatoire de l’amidon, calculer par extrapolation son poids moléculaire, qu’il n’a pas été possible jusqu’ici de déterminer directement. Il serait, d’après les expériences de M. Ross, voisin de 1950, ce qui correspondrait à la formule .

Toutefois, il est improbable que la polymérisation de la glucosane ou de la lévoglucosane, si avancée soit-elle, puisse aboutir à un composé identique à l’amidon naturel. Celui-ci, en effet, ainsi que le prouve sa transformation en maltose, n’est pas formé de groupements tous identiques entre eux. Tout porte à croire que sa molécule contient, en nombre égal, des groupements de glucosane et des groupements de lévoglucosane, et qu’on doit l’envisager comme le produit de polyméri-