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Pour éviter d’effectuer les mesures dans ces conditions instables, j’ai déterminé pour chaque réglage, les intensités correspondant à ces deux points critiques et j’en ai pris la valeur moyenne comme valeur de l’intensité de régime, ainsi une variation accidentelle au primaire me laissait suffisamment éloigné de cet état. Cette précaution m’a permis d’éliminer quelques difficultés qui s’étaient présentées dans les expériences préliminaires.

Le potentiel maximum a été mesuré par la distance explosive entre deux sphères de 2 cm. de diamètre, en laiton. Le micromètre était placé dans le voisinage immédiat du circuit. Les bornes de ce dernier ont été reliées aux sphères du micromètre par de larges bandes de cuivre de 40 cm de longueur, disposées de façon à avoir une self-induction minimum. La distance de 40 cm a dû être adoptée à cause de la présence d’une masse considérable de fer dans le support du micromètre. Les retards à la décharge (Warburg) étaient éliminés en éclairant les sphères du micromètre par une lampe à mercure[1]. En même temps, j’ai tenu compte des précautions recommandées par Rappel[2] en nettoyant les électrodes avec du papier à l’émeri. Les sphères étaient rapprochés lentement, jusqu’au moment où jaillissait la première étincelle. À ce moment-là, on interrompait le courant. Les valeurs du potentiel ont été tirées des tables de Weicker[3]. Il se pourrait que les valeurs de Weicker ne fussent

  1. Qu’il me soit permis de décrire ici une simple expérience démontrant la nécessité de cet éclairage pour des mesures précises. Dans un dispositif Tesla, les oscillations étaient produites par des étincelles lentes (1 par 2 secondes) obtenues en chargeant les condensateurs à l’aide d’un système plaque et pointe, la bobine était actionnée par l’interrupteur Wehnelt. On pouvait donc facilement compter les étincelles. Le dispositif Tesla était pourvu de deux déchargeurs — l’un dans le primaire et le second en parallèle sur la capacité du secondaire qui était en résonance avec le primaire. La distance explosive du second déchargeur étant déterminée, les étincelles auraient dû jaillir en nombre égal dans les deux déchargeurs. Or, pour 100 étincelles primaires, on n’en observait que 70-75 au secondaire. En éclairant simplement le déchargeur avec une lampe à mercure, aucune étincelle secondaire ne fait défaut.
  2. U.-J. Rappel. Thèse, Fribourg, 1909.
  3. W. Weicker, Dissertation, Dresden 1910. Aussi Elektrotechnische Zeitschrift, 32, p. 436 (1911).