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gnements nouveaux sur la structure de ces algues. La recherche se fit à l’Institut de botanique de Genève sous la direction du Prof. R. Chodat. La matière organique de la Kuckersite enrichie par la méthode des liqueurs lourdes, puis traitée par la méthode de Jeffrey et Chryseley est purifiée de façon à abaisser sa teneur en cendres de 45 à environ 2 %. La poudre ainsi obtenue, inaltérée, a une couleur brun chaud et peut être mise en paraffine et coupée au microtome.

Les observations ont été contrôlées par comparaison avec des coupes minces pétrographiques de la Kuckersite brute ; la concordance entre les deux méthodes a été excellente et a donné les résultats suivants :

L’indifférence chimique de la Kuckersite aux réactifs habituels et aux colorants utilisés en botanique, prouve que sa matière organique est remplacée par ses produits d’incarbonisation et qu’il s’est produit une pseudomorphose, selon la structure végétale, des algues primitives. À un grossissement de 3-600, le détail des colonies est bien visible : on remarque en effet un empilement d’éléments cellulaires de forme méandrique et bizarrement contournés. Les cellules ont des dimensions allant de 2 à 10 μ et les thalles dépassent rarement 0,1 mm. Dans les thalles anciens, l’assemblage cellulaire est quelconque et présente l’aspect de parenchyme nécrosé, tandis que les éléments plus jeunes sont caractérisés par une structure massive irrégulièrement rayonnante. Il ne paraît pas possible d’expliquer cette structure centroradiée par un dépôt chimique ou zoogène à cause de l’uniformité des caractères suivants : la structure rayonnée se retrouve dans toutes les variétés et tous les gisements de Kuckersite. La reproduction se fait par un bourgeonnement très caractéristique et production de thalles partiels où la structure centroradiée est bien visible ; dans certaines accumulations cellulaires on voit même la présence de vésicules qui probablement possédaient la faculté d’émigrer. Dans les filaments courts constitutifs, on observe une multiplication dichotomique à partir du centre avec inégalité des ramifications et formations d’arbuscules. Certaines colonies particulièrement bien conservées montrent une structure cellulaire évidente en réseaux avec des cloisonnements du type larvaire. Les colonies