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quement sur les documents cytologiques que l’on peut toujours interpréter différemment. Il est, par contre, des documents biologiques, dont on n’a pas fait état jusqu’à présent et qui vont à l’encontre du schéma précédent. Les faits sur lesquels je veux attirer l’attention sont relatifs à ce qui se passe chez les animaux à parthénogénèse naturelle. Chez ces organismes, la réduction chromatique n’a pas lieu, ce qui est en relation avec l’absence de fécondation. Or cette absence de réduction chromatique est due dans tous les cas à la suppression, non de la 1re, mais de la 2me division de maturation. Tantôt la 1re division (formation du 1er globule polaire) a seule lieu (Daphnies, Pucerons, Ostracodes, Rotifères) ; tantôt la 2me division (formation du 2me globule polaire) est ébauchée puis avorte, les chromosomes prêts à sortir de l’œuf y rentrant et venant s’ajouter à ceux qui étaient restés (Artemia salina, Cyclops strennaus). Lorsqu’au contraire la 2me division a lieu, l’œuf parthénogénétique est réduit et donne naissance à un organisme qui n’a que N chromosomes. C’est le cas de l’abeille mâle qui a 8 chromosomes au lieu de 16, mais dont les spermatozoïdes ont aussi 8 chromosomes au lieu de 4 par absence de réduction. Ici encore c’est, au cours de la spermatogénèse du Faux-Bourdon, la 2me division de maturation qui est supprimée.

Tous ces faits tendent indiscutablement à montrer que c’est la 2me division de maturation qui est vraiment réductrice et cette division n’apparaît plus comme un épiphénomène sans signification. Cette constatation n’est d’ailleurs pas inconciliable avec les documents cytologiques si l’on adopte le schéma suivant que je propose (fig. 1 B).

À la 1re division, les chromosomes unis en gemini se diviseraient simultanément dans le sens de leur longueur, de telle sorte que chaque chromosome fille serait lui-même un chromosome bivalent. Cette nature bivalente serait d’ailleurs attestée par le dédoublement immédiat de ces chromosomes sur lequel j’ai insisté plus haut. La 2me division achèverait de séparer les deux individus chromosomiques monovalents qui pendant toute la première phase étaient restés unis. La 1re division serait homéotypique, mais portant sur des chromosomes bivalents. La 2me division serait hétérotypique et réductrice.