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Pour éviter toute cause d’incertitude de ce genre les présentes recherches ont été limitées aux sels anhydres.

Les règles du hasard qui régissent l’orientation des innombrables molécules magnétiques constitutives des sels anhydres produisent un effet moyen permettant d’assimiler ces composés à des milieux isotropes et, partant, conciliables avec les prémisses de l’équation de Langevin. En effet, M. Weiss[1] a étendu la théorie cinétique du paramagnétisme aux cristaux. Il a supposé les molécules disposées suivant les nœuds d’un réseau et a tenu compte non seulement de l’agitation thermique mais aussi de l’énergie potentielle qui correspond à chaque orientation d’un aimant moléculaire. Alors, un raisonnement analogue à celui de M. Langevin pour le paramagnétisme des gaz conduit à une loi générale qui régit la variation thermique des moyennes des susceptibilités observées dans trois directions rectangulaires.

Cette relation est identique à la loi de Curie, si l’on admet que l’énergie potentielle de chaque aimant moléculaire est fonction seulement de son orientation par rapport au réseau.

On sait combien la moindre impureté chimique peut fausser la valeur du coefficient d’aimantation et l’allure de sa variation thermique.

J’ai donc porté une grande attention à la pureté des sels. Les composés étaient de provenance Kahlbaum[2] ou Merck[3] ; munis d’étiquettes avec l’indication « pour l’analyse », ils offraient des garanties suffisantes de pureté chimique. Un soin minutieux a été pris pour conserver cette pureté pendant toutes les manipulations.

Les expériences ont porté sur trois sulfates, deux oxydes et trois chlorures. Deux des sulfates, à savoir : le sulfate ferrique et le sulfate cobalteux ainsi que les deux oxydes, tous de provenance Kahlbaum, ont pu être obtenus directement à l’état anhydre. Les chlorures n’ont pu être livrés qu’à l’état cristallisé.

  1. Weiss, P. Sur la théorie cinétique du paramagnétisme des cristaux, Comptes Rendus de l’Acad. d. Sciences, t. 156e, p. 1674 et 1836. (1913 I).
  2. L’étiquette du chlorure de nickel portait aussi l’indication : < exempt de cobalt ».
  3. Le troisième sulfate étudié était . de provenance Merck, déshydraté et aimablement mis à ma disposition par M. Fröhlich, assistant de chimie, que je tiens à remercier pour cet obligeant service.