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correspondent au départ d’un nombre entier de molécules d’eau. Il y a donc incertitude quant à la substance chimique à laquelle on devrait rapporter l’aimantation.

Des recherches de date récente (Honda et Ishiwara, l. c.) ont établi que la susceptibilité de certains sels anhydres est supérieure à celle des mêmes composés hydratés. Le contrôle de la masse au moyen d’une thermobalance, durant la croissance de la température, repérait les températures de départ des molécules d’eau. Cette perte d’eau a coïncidé assez bien avec les températures des anomalies qu’avaient présentées les courbes thermomagnétiques des mêmes expérimentateurs.

Dans le but d’obtenir des renseignements quantitatifs dans ce domaine, il y aurait avantage à opérer sur des hydrates en ampoules scellées et bien résistantes aux hautes pressions. Alors l’incertitude quant à la masse à introduire aux calculs disparaîtrait ; mais, outre la possibilité que l’influence magnétique de l’eau ne reste pas la même suivant qu’elle est à l’état de vapeur ou à l’état d’hydratation, l’action possible qu’exercerait la pression variable de la partie gazeuse sur la valeur de la susceptibilité se superposerait à l’effet de l’influence thermique seule.

On arriverait à tourner cet inconvénient en se servant d’ampoules ouvertes, si deux observateurs pouvaient réaliser des mesures simultanées de la masse solide du composé hydraté et de son aimantation, à moins qu’une méthode appropriée ne permît à un opérateur de faire des observations rapides et croisées de la susceptibilité et de la masse au moyen d’une balance à lecture par miroir, non influençable par la création d’un champ magnétique.

Mais, de toute façon, les anomalies causées par les molécules d’eau pourraient masquer la vraie loi thermomagnétique du sel anhydre. On pourrait conjecturer que la courbe figurative de la variation des inverses du coefficient d’aimantation, en fonction de la température, se diviserait en plusieurs tronçons ; des coudes brusques ou des points d’inflexion très accentués marqueraient les températures de départ des molécules d’eau.

Il se pourrait que ces tronçons, présumés droits, fussent parallèles entre eux, mais il subsisterait encore un doute quant à la vraie valeur de la constante Θ de la loi de Curie généralisée.