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Mais n’oublions pas qu’outre les prémisses de l’isotropie du milieu magnétisable et de la stricte réversibilité de son aimantation, cette équation se base sur l’hypothèse de l’absence d’actions mutuelles entre les aimants élémentaires. Cette hypothèse ne saurait être vérifiée que par les gaz parfaits et les solutions étendues. En présence de gaz qui obéissent à la loi de Van der Waals, de solutions salines et à plus forte raison de composés à l’état solide, l’effet des actions intermoléculaires interviendra nécessairement et provoquera une modification de la loi de Curie.

M. P. Weiss[1] a été le premier à tenir compte de ces conditions plus complexes de la réalité par l’hypothèse du champ moléculaire. Outre l’explication que cette hypothèse donne des phénomènes ferromagnétiques, elle établit la continuité théorique entre l’état para- et ferromagnétique.

Le champ imprimé de l’extérieur suscite un champ moléculaire interne présumé uniforme, proportionnel à l’intensité d’aimantation du milieu polarisé et de même direction que . Le champ total sera :

.

Le champ moléculaire serait la cause de l’aimantation spontanée des milieux ferromagnétiques et pourrait d’ailleurs subsister à lui seul.

En rapportant dorénavant le moment magnétique engendré par le champ moléculaire à la masse moléculaire et non à l’unité de volume, on aurait à remplacer par dans l’expression .

La nouvelle signification de étant donnée par : , le champ moléculaire à lui seul donnera à l’expression la forme :


et partant :

  1. Journal de Physique, V. p. 661.