de conoïde. C’est, au jugement de Lagrange, « un des plus beaux monuments du génie d’Archimède ; il renferme une théorie de la stabilité des corps flottants à laquelle les modernes ont peu ajouté. » J’en ai traduit tous les énoncés.
Au lieu de comparer les propositions d’Archimède avec les mêmes théories traitées par les méthodes ingénieusement exactes d’aujourd’hui, si on réfléchit qu’elles ont surgi du milieu d’une ignorance profonde sur tous ces sujets ou d’une confusion pire que l’ignorance même, on sera saisi d’admiration. Nous avons dit que la rigueur des explications n’était pas toujours satisfaisante. Mais le peu d’avancement, l’inexistence même des théories connexes à celles-ci, gênaient le génie d’Archimède au point que sa précision ne pouvait égaler sa pénétration. Celle-ci est prodigieuse. C’est en plein inconnu qu’elle faisait sa première démarche. Ainsi dénuée de toute aide, elle ne pouvait rapporter à leur véritable cause physique les conditions d’équilibre de tout corps flottant ; elle les a du moins formulées avec une remarquable justesse.
Je ne puis terminer sans remercier vivement mon ami M. Marcel Brillouin qui m’a donné l’idée de ces recherches historiques, en s’adressant à moi pour quelques éclaircissements sur les sources du texte traduit par Peyrard. Il m’a d’abord rendu service en me questionnant sur Archimède, et, au cours de mon travail, il m’a appris infiniment plus de choses qu’il n’a jamais pu m’en demander.A. L.