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notice préliminaire

matières. M. Heiberg identifia aussitôt les extraits cités par Papadopoulos avec autant de passages connus d’Archimède. Sa curiosité éveillée, il demanda communication du palimpseste, qui, entre temps, avait été transporté à Constantinople dans un prieuré du Phanar (le métochion du cloître du Saint-Sépulcre de Jérusalem) dépendant du Patriarcat œcuménique. Cette communication lui fut refusée. Le savant danois ne se découragea pas. Comme la montagne n’allait pas à Mahomet, Mahomet alla à la montagne.

Pendant l’été de 1906, M. Heiberg fit le voyage de Constantinople et put étudier à loisir le précieux document. Il y reconnut avec joie les restes d’un manuscrit d’Archimède, plus complet qu’aucun de ceux qu’on possédait jusqu’à présent. Quoique fort mutilé, ce manuscrit renferme encore, en effet : 1o des parties considérables de plusieurs Traités déjà connus du grand géomètre (De la sphère et du cylindre, Des hélices, Mesure du cercle, Les équilibres) ; 2o la plus grande partie du texte grec (inédit) du Traité des Corps flottants, dont on n’avait qu’une traduction latine refaite sur l’arabe, datant du Moyen-Âge ; 3o les premiers chapitres d’un Traité complètement inédit, le Stomachion, c’est-à-dire « le Taquin », sorte de jeu de patience géométrique ; 4o le texte, également inédit et aux trois quarts complet, du Traité de la méthode (Ἐφοδικόν ou Ἔφοδος), connu seulement par une Notice de Suidas[1] et trois brèves citations dans les Métriques

  1. Elle nous apprend que ce Traité avait été commenté par un certain Théodose.