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tique en ā que la langue latine ne possède pas. Le verbe latin rĕgo, rĕgis, au participe présent rĕgens, rĕgentis, a l’ĕ bref et appartient à une autre conjugaison que celle à laquelle il faut recourir pour expliquer rēganto-. *Rēganto-s a une variante *rīganto-s conforme à la loi ordinaire de la phonétique celtique et dont une monnaie gauloise a conservé le dérivé Riganticos écrit au génitif singulier en caractères grecs, avec une désinence grecque, PIΓANTIKOV[1].

Quoi que l’on conclue des faits anciens et modernes que nous venons de citer, l’ē long dans les exemples qui précèdent est une exception. Nous trouvons rīx avec un ī dans presque tous les textes celtiques de l’antiquité ; et, dans les langues modernes, le gallois s’accorde avec l’irlandais, exemple le nom d’homme Clot-ri « illustre roi » attesté par le Livre de Llandaff[2].

§ 4. — Rīgo- premier terme d’un composé.

Le thème rīg développé au moyen d’un o suivant l’usage le plus ordinaire des com-

  1. Muret, Catalogue, No 2401.
  2. Grammatica celtica, 2e édition, p. 136.