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        LA TOUR DE CONANN.                 117 


et donna son nom aux Bretons ; les deux autres revinrent en Irlande, la première sous le nom de Fir-Bolg, la seconde sous le nom de Tûatha Dé Danann. Mais la croyance ancienne était que la race de Némed avait péri tout entière sans laisser de descendants. Némed et ses compagnons, une fois arrivés en Irlande, dit Tùan mac Cairill, curent tant d’enfants et leur nombre augmenta tellement qu’ils atteignirent le chiffre de quatre mille trente hommes et quatre mille trente femmes alors ils moururent tous (1).

Si nous en croyons Nennius, la race de Némed, venue d’Espagne, passa en Irlande beaucoup d’années, puis quitta cette île et retourna en Espagne. Le récit de Nennius exprime, sur la destinée finale de la race de Némed la même doctrine que la légende de Tùan mac Cairill car, dans les textes mythologiques irlandais du moyen âge, l’Espagne prend la place du pays des Morts. Le texte primitif du récit que Nennius avait sous les yeux transportait d’Irlande, non en Espagne, mais au pays des Morts, la race de Némed.

                § 10. 

Le désastre de la tour de Conann suivant Nennius. Comparaison avec la mythologie grecque.

Après avoir fait ces observations sur les derniers (1) Voir plus haut, p. 53.