Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/280

Cette page a été validée par deux contributeurs.
248
ASTRONOMIE POPULAIRE.

rotation sur elle-même sont tout à fait indépendants l’un de l’autre ; qu’une sphère peut circuler en restant constamment parallèle à elle-même, de manière que la partie qui, dans une portion de la courbe, est en avant du mouvement, soit en arrière lorsque la demi-révolution est achevée.

Galilée montra par une expérience très-ingénieuse l’indépendance des deux mouvements en question ; il prouva dans son troisième dialogue qu’une sphère peut être douée d’un mouvement de révolution plus ou moins rapide, autour d’un centre éloigné, sans cesser de rester parallèle à elle-même. Pour cela, ayant placé une sphère dans un vase rempli d’eau, il prit ce vase dans sa main, et, le bras tendu, il lui donna un prompt mouvement de révolution autour de sa personne en tournant sur ses talons. Ce mouvement de rotation n’empêcha pas les parties de la sphère flottante de rester toujours dirigées vers les mêmes régions de l’espace.

Cette expérience a été répétée sous une autre forme par les successeurs de Galilée ; voici comment elle est décrite dans un ouvrage de Bouguer sur le mouvement des apsides (périgée et apogée).

J’avertis que je cite de mémoire.

Supposons qu’un corps de forme quelconque soit soutenu par une pointe très-fine passant par son centre de gravité, et que cette pointe repose sur un plan de métal bien lisse ; cela étant admis, supposons que l’on donne à ce plan un mouvement de révolution autour d’un centre, soit en le transportant dans toutes les parties d’une grande salle, soit en le tenant à bras tendu à une certaine distance