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ASTRONOMIE POPULAIRE.

CHAPITRE III

explication de la voie lactée par les modernes


Dès qu’il eut dirigé vers le ciel une de ses premières lunettes, Galilée découvrit des multitudes de nouvelles étoiles. La sixième grandeur cessa d’être la dernière limite de la visibilité. Le baudrier et l’épée d’Orion, où les astronomes grecs et arabes n’étaient parvenus à compter que 8 de ces astres, en laissèrent voir plus de 80. Les Pléiades en offrirent 36 au lieu des 6 à 7 des anciens. La Voie lactée présenta des étoiles distinctes, là où l’on n’avait jamais aperçu auparavant que des lueurs confuses. Aussi Galilée ressuscita-t-il l’explication de Démocrite, mais en l’appuyant d’observations précises, en la faisant sortir, jusqu’à un certain point, du domaine des simples conjectures ; depuis lors cette explication a été presque généralement adoptée.

L’explication de Démocrite, de Manilius, laissait entièrement à l’écart des circonstances non moins dignes de l’attention des astronomes que pouvaient l’être l’éclat et la blancheur de la voie lactée : je veux parler de la forme du phénomène, de sa continuité, de la coïncidence presque parfaite de sa principale branche avec un des grands cercles de la sphère céleste. Une si singulière coïncidence, une si étonnante continuité, ne sauraient être l’effet du hasard ; ce sont là deux choses qui ne peuvent manquer d’avoir des causes physiques. Aussi fixèrent-elles l’attention de Kepler, ce génie immortel dont on trouve