Page:Arène - Les Ogresses - Tremblement de terre à Lesbos - Ennemie héréditaire.djvu/37

Cette page a été validée par deux contributeurs.

LE
PETIT PORTEUR D’HUITRES


Au temps jadis — il y a bien dix ans de cela, un siècle pour la chronologie parisienne ! — j’aimais parfois m’arrêter à mi-côte de l’interminable montée des Martyrs, devant une gazouillante et verdissante boutique. Fleurs et Poissons, telle était l’enseigne. Mais outre les fleurs de toutes sortes et les plantes grasses ou non qui formaient à sa devanture un fouillis de jardin féerique, outre les cyprins chatoyants qui, circulant avec une gracieuse paresse derrière les glaces de sa vitrine transformée en aquarium, avaient l’air, au travers des branches, de naviguer dans un bosquet, on y vendait encore, à l’usage et pour le caprice des galantes habitantes du quartier, des petits chiens blancs et frisés avec une faveur au cou,