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bon kilomètre ; comment veux-tu que je fasse tout seul ? »

il fallut me rendre à ses raisons.

Nous embarquâmes donc Quatrécus malgré qu’il fît entendre des protestations énergiques.

La fraîcheur saline des embruns, l’air déplacé par le canot en marche lui procurèrent tout de suite du soulagement. Avec l’arrière pensée sournoise de nous démontrer son sang-froid, il émit même à propos d’un goéland rasant la vague quelques points de vue qui, en effet, ne manquaient pas d’une certaine logique ; et après qu’il eut, de sa main droite qu’il laissait pendre négligemment, passé un peu d’eau de mer sur ses tempes, Quatrécus parut tout à fait redevenu maître de lui.

L’espérance commençait à fleurir dans nos âmes.

Aussi quand nous eûmes atteint le bord, et que Quatrécus, d’un pas assuré, se mit à fouler le sable, alors toute confiance nous revint, et c’est sans crainte, même avec plaisir, que nous regardions, sur la terrasse