XXVI
les noces de roset
Vous rappelez-vous, madame, ce bal de noces auquel nous assistions l’hiver dernier, et le triste amoureux qui vous fit tant rire ? C’était un pauvre garçon depuis longtemps épris de la mariée. Tout le monde savait son secret, mais lui voulait faire le brave :
— Qu’elle se marie, tant mieux, je danserai à sa noce !
Et il dansait, le malheureux, mais de quel air navré ! Moi, ses entrechats me tiraient des larmes.
Dire que pendant six mois, sans que rien m’y obligeât, j’ai joué cet attendrissant et ridicule personnage. Ah ! Roset ! Roset ! que de noces en si peu de temps, que de noces où j’ai dansé comme on danse à ces noces-là, avec un pan de nez et les yeux rouges ! Il est vrai que c’était un peu ma faute si Roset se mariait si souvent.
Malgré nos huit jours de bonheur champêtre, je n’étais pas bien sûr encore d’aimer Roset ; d’ailleurs,