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gloire qui ne vous appartient pas. — Bède : « Que prétendez-vous être ? » c’est-à-dire, quel mérite, quelle dignité voulez-vous qu’on vous suppose ? Abraham était mort de la mort du corps, mais son âme était vivante ; or, la mort de l’âme qui doit vivre éternellement, est bien autrement importante que la mort du corps destiné à mourir un jour.


ORIG. Cette question suppose un grand aveuglement dans les Juifs, car Jésus ne s’est pas fait ce qu’il est, mais il l’a reçu de son Père : « Jésus répondit : Si je me glorifie moi-même, ma gloire n’est rien. » — S. Chrysostome : (hom. 55.) Nôtre-Seigneur en parlant de la sorte, se conforme à leur manière de voir, comme dans ces autres paroles : « Si je rends témoignage de moi-même, mon témoignage n’est pas vrai. »


Bède : Le Sauveur fait ainsi voir le néant de la gloire de ce monde. — S. AUG. (Traité 42.) C’est la réponse à la question qu’ils lui ont faite : « Que prétendez-vous être ? » Il rapporte toute sa gloire à Dieu son Père de qui il vient. Il ajoute : « C’est mon Père qui m’a glorifié. » Les Ariens accusent ici notre foi et disent : Le Père est donc plus grand que le Fils, puisqu’il le glorifie ? Hérétiques que vous êtes, vous n’avez donc pas entendu le Fils, vous dire qu’il glorifie lui-même son Père ? — ALCUIN. Quant au Père, il a glorifié son Fils lors de son baptême (Mt 3), sur la montagne du Thabor (Mt 16), aux approches de sa passion, lorsqu’une voix du ciel se fit entendre devant le peuple (Jn 12), et après sa passion, lorsque Dieu l’a ressuscité et placé à la droite de sa majesté. (Ep 1 ; He 1) Il ajoute : « Lui que vous dites être votre Dieu. » — S. Chrysostome : Il voulait leur prouver que non-seulement ils ne le connaissaient pas, mais qu’ils