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du Père au Fils c’est la génération elle-même du Fils, à qui l’amour du Père communique par cette génération elle-même la connaissance des œuvres qu’il veut faire par lui.


S. AUG. (Traité 21) Mais voici que celui que nous avons dit coéternel au Père, contemplant le Père, et le contemplant par l’acte même de sa génération, nous parle encore de succession de temps : « Et il lui montrera des œuvres plus grandes que celles-ci. » S’il les lui montrera, on bien s’il doit les lui montrer, il ne les a donc pas encore montrées, et il les montrera au Fils en même temps qu’à ceux qui l’écoutent : « Afin que vous les admiriez, » ajoute Notre-Seigneur. (Traité 19.) Il est assez difficile de comprendre comment le Père éternel peut révéler dans le temps de nouvelles choses à son Fils qui lui est coéternel, et qui connaît tout ce qui existe dans le Père. Quelles sont ces œuvres plus grandes ? la suite nous l’apprend : « Car comme le Père ressuscite les morts et leur donne la vie, ainsi le Fils donne la vie à qui il veut. » C’est une œuvre plus grande, en effet, de ressusciter les morts que de guérir les malades. (Traité 21.) Celui qui jusque-là avait parlé comme Dieu, commence ici à parler comme homme. (Traité 23.) Dieu montrera donc dans le temps à son Fils fait homme, des œuvres plus grandes, c’est-à-dire la résurrection des corps ; car les corps ressusciteront par suite de la divine économie de l’incarnation du Fils de Dieu dans le temps, tandis que les âmes ressusciteront par la vertu de la nature éternelle de Dieu. C’est par la participation à la nature de Dieu, que l’âme arrive au bonheur ; ce n’est point en entrant en participation avec une âme sainte, qu’une âme faible peut obtenir la félicité. De même que l’âme (qui est inférieure à Dieu), communique la vie au corps qui lui est inférieur, il n’y a