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d’après laquelle on se représenterait deux ouvriers l’un maître et l’autre disciple, l’un prenant exactement modèle sur l’autre avant de construire un meuble quelconque, Nôtre-Seigneur ajoute : « Car tout ce que faille Père, le Fils le fait pareillement. » Il ne dit point : Toutes les choses que fait le Père, le Fils en fait de semblables, mais il fait absolument les mêmes choses : C’est le Père qui a fait le monde, le Fils qui a fait le monde, le Saint-Esprit qui a fait le monde. Si le Père, le Fils, le Saint-Esprit ne font qu’un seul Dieu, c’est donc le Père qui a fait le seul et même monde par le Fils dans le Saint-Esprit. Le Fils fait donc les mêmes choses que le Père. Nôtre-Seigneur ajoute : Il les fait pareillement pour prévenir une autre erreur qui pourrait s’élever dans l’esprit. Notre corps paraît faire les mêmes choses que notre âme, mais il ne les fait point pareillement, l’âme commande au corps, mais il y a une grande différence entre le corps et l’âme ; le corps est visible, l’âme est invisible. Le maître du corps fait une action, le serviteur fait la même action, mais c’est du maître que le serviteur a reçu le moyen de faire cette action ; tous deux l’ont faite, mais tous deux ne l’ont pas faite semblablement. Il n’en est pas ainsi du Père et du Fils, il fait les mêmes choses, et il les fait semblablement, c’est-à-dire qu’il nous faut comprendre que le Fils fait les mêmes choses que le Père, avec la même puissance, avec la même sagesse et par la même opération, et que par conséquent le Fils est égal au Père.