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n’étaient pas encore parvenus à la hauteur des Samaritains qui n’avaient vu aucun miracle. — ORIG. (Traité 18 sur S. Jean.) Cette proposition est amphibologique, on peut l’entendre en ce sens, que Jésus en venant de la Judée en Galilée, fit deux miracles, dont le second fut la guérison du fils de cet officier ; ou dans cet autre qui est le plus vrai, que de ces deux miracles que Jésus fit dans la Galilée, le second eut lieu lorsqu’il vint de la Judée en Galilée.




Dans le sens mystique, ce double voyage de Jésus en Galilée figure le double avènement du Sauveur dans le monde, le premier qui est tout de miséricorde et où il porte la joie dans le cœur des convives en changeant l’eau en vin ; le second où il rend à la vie le fils de cet officier presque entre les bras de la mort, c’est-à-dire le peuple juif qui sera sauvé à la fin du monde après que la plénitude des nations sera entrée dans l’Église. C’est lui qui est le grand Roi des rois que Dieu a établi sur la sainte montagne de Sion (Ps 2) ; ceux qui ont vu son jour ont été remplis de joie. (Jn 8)Cet officier royal, c’est Abraham ; son fils malade, c’est le peuple d’Israël qui a laissé s’affaiblir entre ses mains le culte du vrai Dieu, et qui transpercé des traits enflammés de l’ennemi, est comme atteint d’une fièvre mortelle. Nous voyons encore ici que les saints dont nous venons de parler, lorsqu’ils ont dépouillé l’enveloppe de cette chair mortelle, prennent compassion de leur peuple. C’est ce que nous lisons dans le livre des Macchabées (M 2, 45), après la mortde Jérémie : « C’est Jérémie, le prophète de Dieu qui prie beaucoup pour le peuple. » Abraham prie le Sauveur de venir au secours de ce peuple infirme, c’est de Cana que part cette parole toute puissante : « Votre fils est plein de vie, » mais c’est à Capharnaüm que son efficacité