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un grand nombre de choses pour abréger leur récit. D’ailleurs, il n’est pas dit que Pierre crut immédiatement, mais que son frère l’amena à Jésus et le lui confia pour qu’il apprit de lui toutes les vérités nécessaires. Or, le Seigneur commence à lui révéler lui-même les secrets de sa divinité, et à confirmer cette révélation par les prédictions qu’il fait de l’avenir. En effet, les prophéties sont une preuve non moins forte que les miracles, elles sont même plus particulièrement l’œuvre de Dieu, que les démons ne peuvent imiter. Dans les miracles, l’illusion est possible, et on peut être trompé par l’apparence. Mais il n’appartient qu’à la nature divine et incorruptible de prédire l’avenir d’une manière certaine. C’est ce que fait ici Jésus : « Et Jésus, l’ayant regardé, lui dit : Vous êtes Simon, fils de Jonas, vous serez appelé Céphas, c’est-à-dire Pierre. »




Bède : Jésus le considère non-seulement des yeux du corps, mais c’est du regard éternel de sa divinité, qu’il voit la simplicité de son cœur et l’élévation de son âme qui devaient lui mériter d’être placé un jour à la tête de toute l’Église. Il ne faut pas chercher une autre signification du mot Pierre dans l’hébreu ou dans le syriaque ; car le mot Pierre a en grec et en latin la même signification que le mot Céphas en syriaque, et dans les deux langues, ce nom dérive du mot Pierre. Or, cet Apôtre est appelé Pierre, à cause de la fermeté de la foi avec laquelle il s’attacha à cette pierre, dont l’Apôtre a dit : « Or, la pierre était Jésus-Christ, » qui délivre des embûches de l’ennemi ceux qui espèrent en lui, et qui répand sur eux, comme un fleuve, l’abondance de ses grâces spirituelles.




S. AUG. (Traité précéd.) Il n’y a rien d’étonnant à ce que le Seigneur