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À SA MARRAINE


7 novembre 1915


Ma chère amie, j’ai reçu le livre et la lettre. J’ai lu le livre. C’est exquis. C’est un vrai petit chef-d’œuvre. Vous avez, mon amie, beaucoup de talent et vous le savez bien. Ce qu’il y a de plus curieux, c’est qu’à la lecture j’ai reconnu que votre esprit n’allait pas sans parenté avec le mien et notamment pour la sensualité. S’il vous était donné de lire « L’Héresiarque », vous reconnaîtriez cela, je crois. De même pour la curiosité nous nous ressemblons assez, mais votre connaissance complète du XVIIe siècle dépasse ce que moi qui ne le connais que superficiellement pourrais donner sur ce sujet et il y a là même une volonté que j’admire ; l’ouvrage est complet, bien conçu, toutes les ressources, toutes les faces y sont et bien